Après le sachet de thé qui permet de pouvoir créer une oeuvre en l’utilisant afin de colorer un support comme dans le Tea Coster , d’autres utilisent des sachets de thé usagés comme support à leur imagination créative. Telle est le cas de l’artiste Ruby Silvious, découverte pendant le confinement notamment avec sa série Covid Blue.
Ruby Silvious est une artiste originaire de Philippine, expatrié aux Etats-Unis qui utilisent des sachets de thé usagés.
Elle a ainsi réalisé plusieurs séries comme le projet « 363 Days of Tea » en 2015, journal dans lequel elle enregistre ses impressions quotidiennes autour du sachet de thé.
Ruby Silvious a aussi réalisé deux kimonos avec plus de 375 sachets de thé certains étant passés par un processus de gravure, utilisant des encres en taille-douce dans une palette de brun terreux pour simuler des taches sépia sur les sachets de thé, et imprimés par une presse à eau-forte. Un vrai travail artistique complexe !
J’ai adoré son kimono Boro, pour sa beauté, sa finesse mais aussi pour tous les codes culturels qu’il reprend.
En effet, « Boro » est un terme japonais signifiant quelque chose en lambeaux ou réparé.
Pendant la période Edo (1603–1867), seuls quelques privilégiés pouvaient se permettre des tissus de soie et de coton. Boro est venu pour signifier les vêtements portés par les classes paysannes, qui ont raccommodé leurs vêtements avec des chutes de tissu, ressemblant finalement à un patchwork après des décennies de raccommodage. L’utilisation de colorants indigo illustre l’esthétique japonaise du wabi-sabi, en ce que le tissu reflète la beauté de l’usure et de l’utilisation naturelle. La version réinventée de Ruby Silvious du boro est composée de plus de 800 sachets de thé usagés. Une fois les sachets de thé séchés vidés, ils sont démontés et repassés à plat. En utilisant des techniques de gravure avec divers pochoirs et outils de marquage, des motifs aléatoires sont créés et imprimés sur les sachets de thé individuels à l’aide d’une presse à graver.
Pour simuler les coutures sashiko utilisées pour réparer le boro japonais, Ruby a peint de fausses coutures avec de la gouache bleue et blanche. Ce Sashiko (qui signifie «petits coups») est une forme de couture de renfort décorative, que l’on trouve couramment sur le patchwork boro. »
Ça donnerait presque envie de remplacer le papier washi de nos boîtes à thé par de si jolis sachets de thé.
Si le travail de Ruby Silvious vous intéresse et que vous vous voulez prolonger le plaisir de regarder ses jolies oeuvres d’art, je vous invite à vous rendre sur son site ou sur sa page instagram.